Non

Eh bien c'est "non".

Ne me demandez pas pourquoi. C'est "non" parce que c'est "non".

Vous ne m'intéressez pas.

Oh, vous savez, j'en ai vu des comme vous qui proposaient des choses mirobolantes.

Le résultat était rarement à la hauteur des promesses.

Donc je répète, c'est "non". "Non de chez Non" comme on dit aujourd'hui.

Allez, vous allez fermer votre sacoche et me laisser.

Je vous dirais bien "qu'il faut que j'y aille" mais ce serait mentir, je n'ai rien de prévu pour le moment.

Sauf une chose: cesser de vous écouter.

Et n'allez pas raconter partout que je vous fais offense. Mon "non" je vous le dis très poliment.

Sentez-vous quelque excitation dans ma voix? Trouvez-vous que je monte le ton?

Mon "non" est très calme et à votre âge, on doit savoir que ce n'est pas toujours "oui".

Je vous laisserais bien quelque espoir en vous disant que ce sera pour une autre fois, que je vais réfléchir.

Mais permettez-moi de ne pas être diplomate parce que si je vous dis cela, je vais vite vous revoir et vous me demanderez : "Alors, avez-vous réfléchi?"  ... et nous recommencerons la scène d'aujourd'hui.

Et je n'envisage pas l'éventualité de revenir sur mon refus. Si je vous laissais quelque espoir, là aussi, je mentirais. Nonobstant le fait que la vie conduit souvent à des situations complètement imprévues. Mais c'est tout autre chose. Ni vous ni moi ni personne ne peut tenir compte de l'imprévisible dans nos actions.

Donc si vous prévoyez de refaire votre demande, prévoyez aussi que je vous répondrai "non".

Affable Calcaire.