Doctor Angelicus 14

I spoke, in an e-mail to my daughter, of my activity about Thomas de Aquino.

She wrote:

Et qu'est-ce que cette lecture dans le texte original peut t'apporter?, tu penses qu'il y a des subtilités qui ont échappés aux traducteurs?

I replied:

Tout le monde sait que le Vatican interdit les préservatifs mais bien peu de catholiques savent qu'il encourage toujours aujourd'hui la lecture de Thomas d'Aquin.

Et le lire en latin est pour moi une sorte de challenge dont l'idée remonte à l'époque où j'étudiais les "sciences sacrées". Outre cela, il y a un problème; ce ne sont pas les traducteurs qui sont en cause mais le latin théologique qui est en fait intraduisible.

Prenons le mot "personne". Le latin dit que Dieu est en trois "personnes". L'ennui c'est qu'aujourd'hui une "personne" c'est une copine, un collègue, quelqu'un qui marche dans la rue. Je crois que la théologie du Moyen-Age sur la Sainte Trinité --- théologie qui existait bien avant Saint Thomas --- ne voulait pas dire que la troisième personne pouvait marcher dans la rue ... ... ...

Et il y a d'autres mots comme "consubstantialem Patri" rencontrés dans le credo. On traduit aujourd'hui, en parlant de Jésus, qu'il est "de même nature que le Père". Mais l'expression fait référence à la théorie de la "substance" et des "accidents" qui date du philosophe grec Aristote. On passe complètement à côté de l'appareil de pensée latin.

Bref, je ne compte évidemment pas lire Saint Thomas comme on lit Guy de Maupassant ou Colette. Je me sers essentiellement du site

http://www.corpusthomisticum.org/

qui contient les oeuvres complètes en latin: 60 mégabytes de texte pur soit environ l'équivalent de 300 livres de poche. Il y a certaines parties que je regarde de près mais mon objectif est de savoir à peu près de quoi il retourne partout.

Affable Calcaire.